De
l'idée d'apprendre sans frontières à la
notion du développement de l'apprentissage: L'histoire
d'une croissance conceptuelle et d'une transformation institutionnelle.
Le programme Apprendre
sans frontières, dont l'auteur a été
l'architecte principal et, par la suite, le directeur, surgit
à l'UNESCO en 1993 en réponse au manque d'accès
à l'éducation d'une vaste proportion de la population
planétaire. Ce programme était l'initiative du
philosophe français Michel Serres, membre du Forum ad
hoc sur le rôle de l'UNESCO dans la dernière décennie
du XXième siècle.
Les idées de base du programme
touchaient l'utilisation des moyens technologiques à des
buts éducatifs. Cependant, l'équipe en charge s'est
rendu compte rapidement que les problèmes d'accès
ne sont que l'indication d'une problématique plus profonde,
celle du sous-développement de l'apprentissage lui-même.
Le thème du sous-développement de l'apprentissage
a été abordé pour la première fois
à l'occasion d'un colloque international
tenu à Montréal, en 1999, dans le contexte
de la réunion annuelle de l'American Educational Research
Association. L'idée de s'attaquer à ce genre de
sous-développement, qui est surtout un sous-développement
de l'esprit, a mené à la création d'un institut
non-institutionnel, le Learning Development
Institute. Cet institut est un organisme générateur
de collaboration créatrice, en réseau, entre des
scientistes, praticiens, décideurs et penseurs sur des
questions transdisciplinaires relatives au développement
de l'apprentissage humain. À titre d'exemple soulignons
l'initiative récente du Book
of Problems, réunissant une communauté scientifique
de 26 personnes, travaillant sur la question de "ce qu'on
ne sait pas sur l'apprentissage."